Selon le recensement de la LPO, la Chouette hulotte est le rapace le plus représenté avec 260 800 couples nicheurs. / ©AdobeStock
La Ligue de protection des oiseaux (LPO) a publié les évaluations démographiques de 9 rapaces nocturnes, à la suite d'une enquête nationale. Si les résultats affichent un "état satisfaisant" pour ces populations d'oiseaux, ce bilan souligne néanmoins les nombreuses menaces auxquels ils restent confrontés.
Les populations de rapaces nocturnes en France apparaissent dans un "état relativement satisfaisant", même si des "inquiétudes" existent sur certaines espèces et que les nombreuses menaces pesant sur eux les rendent "vulnérables", selon un premier recensement publié mardi 25 février 2025 par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Bien que familiers, les chouettes et hiboux ont été jusqu'ici "orphelins de dispositifs de suivi permettant d'évaluer l'état des populations", leur observation se limitant souvent au niveau local ou aux estimations d'experts. La LPO a donc mené de 2015 à 2018 une vaste enquête nationale, notamment à partir d'écoutes, à laquelle ont participé 1.200 ornithologues et bénévoles pour estimer les effectifs des 5 espèces de chouettes et 4 de hiboux présent en métropole.
Selon les résultats de ce recensement, la chouette hulotte est la plus représentée, avec des effectifs d'environ 260.800 couples nicheurs. Suivent ensuite la chevêche d'Athéna (101.300), l'effraie des clochers (87.700), puis plus loin le hibou moyen-duc (26.100), le Petit-duc scops (17.100), ou les plus rares Grand-duc d'Europe (2.000 à 4.000) ou chevêchette d'Europe (1.000 à 1.500). Même si "les populations sont dans un état relativement satisfaisant par rapport à ce qu'on pouvait imaginer, les rapaces nocturnes sont aussi vulnérables, menacés par la dégradation de leurs habitats naturels", a souligné le président de la LPO Allain Bougrain-Dubourg mardi 25 février 2025 lors d'un point presse, pour lancer la 30e édition des Nuits de la chouette, série d'animations pour mieux faire découvrir ces oiseaux au grand public.
Par ailleurs, il est difficile d'estimer si ces rapaces nocturnes sont en déclin. Sur la liste rouge des espèces menacées en France de l'UICN, la plupart des strigiformes (rapaces nocturnes) apparaissent sous le statut de "préoccupation mineure" (à l'exception du hibou des marais, classé vulnérable) mais aussi avec un point d'interrogation concernant l'évolution des effectifs. "Même si on ne dispose pas de chiffres de comparaison, sur certaines espèces comme l'effraie, les observateurs constatent qu'on en voit moins, qu'il y a des territoires où on ne la rencontre plus alors que c'était un oiseau d'une banalité invraisemblable. (...) Cela apparait comme un signal inquiétant", indique Laurent Couzi, responsable du réseau connaissances au sein de la LPO. Outre ce sentiment, les dégradations des surfaces agricoles ou des sites de reproduction, le changement climatique, les pesticides, la pollution lumineuse, ou encore les collisions nocturnes avec des voitures, représentent des menaces réelles et documentées pour ces rapaces.
(Avec AFP)
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